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Le blog de Hassan HABIBI
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11 janvier 2006

إلى عشاق الغيوان

قريبا مع ناس الغيوان

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قريبا على هذا الموقع، سيتم نشر اللقاء الصحفي المطول الذي أجراه الكاتب صحبة الزميل العربي رياض مع قيدوم المجموعة الأسطورية "ناس الغيوان" عمر السيد. تم ذلك خلال شهر رمضان من سنة 2001 وتم نشره في ثلاتين حلقة بجريدة الاتحاد الاشتراكي تحت عنوان "من كواليس ، الغيوان" . في هذا اللقاء كثير من البوح الغيواني الصادق والمجنون، يحكي خلاله عمر السيد عن البدايات وحقب الألم .. عن سينما السعادة وعوينة شامة وكاريان الحيط ...عن ليالي التيه والتشرد بين الأزقة العتيقة بالحي المحمدي، حيث تم اللقاء التاريخي بين ثلاثة أقطاب ستشكل العمود الفقري لناس الغيوان..أولاد الدرب، عمر ، بوجميع وبا عروب وحيث تم اقتسام جرعة الفن الغيواني  خلال سنوات يتذكرها عمر بكثير من العشق وغير قليل من الألم

Nass El-Ghiwan,  au-delà du mot, de la musique…la souffrance.

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Là où tout a commencé. Quand les Français décidèrent d’exploiter le bidonville des Carrières centrales (dit "karyan centra") pour construire Casablanca, ils ignoraient qu’ils créaient par la même occasion ce qui allait devenir le Hay Mohammadie, un centre culturel à ciel ouvert. Les premiers habitants furent installés dans des baraques aux dimensions précises. Les normes étaient administratives. La culture "karyaniste" pouvait voir le jour. Selon la terminologie officielle, les premiers habitants étaient des "classes dangereuses". Ça commençait fort. Et ce n’était que le début.

Quand Batma, se tournant vers un portrait d’Hassan II, le montrait du doigt en chantant "goulouli, goulouli", il exprimait la frustration de jeunes qui s’étaient vus confisquer la révolution de leurs pères. En effet, Soltane Karyan Central, alias Mohammed V, était revenu d’exil, car les habitants du bidonville géant s’étaient soulevés pour lui. C’était le plein boom de l’exode rural. Les habitants affluaient de partout. On trouvait même au sein du bidonville, un mini mellah de juifs vendeurs de fripes. Des réseaux de résistance, les Carrières en regorgeaient. Michel Ecochard, un des urbanistes qui avaient le mieux compris Casa, avait pourtant prévenu les autorités. En massant des populations d’origines diverses dans un même endroit, l’on faisait naître dans leur esprit l’idée même de nation. Et en les entassant dans un dédale de baraques à la population mal répertoriée, on leur fournissait clé en mains une belle zone de guérilla — propice, ajoutons-le, à l’effervescence culturelle. Quand les militants révolutionnaires rentraient au Hay, le soir, ils se réunissaient sur des places du bidonville pour jouer de la musique du terroir. Les Abdas, les Woulad Said, les Abidate Er’ma et aussi les halkas de boughattat aussi les combats de boxe etc... généraient la culture musicale des Nass El Ghiwane et des Jil Jilala. Zinoune, le danseur, découvrait toutes les danses du Maroc dans les mariages multiethniques du Hay. L’indépendance acquise, la culture karyaniste explosait dans tout ce qui ressemblait plus ou moins à quelque chose de vivant. La première génération de Marocains scolarisés en masse s’engouffre dans les diour chabab. Des instituteurs avides d’enseigner initient au théâtre des jeunes avides de savoir. Ces premiers jeunes diplômés du primaire filent poursuivre leurs études dans les collèges et lycées des quartiers alentour. Ils y découvrent entre autre que "would el karyan" est une insulte. Si Mohamed Would Ahibya, mort il y a deux ans dans sa baraque, se souvenait des matchs du TAS, le club de foot local. Il rigolait du surnom qu’on leur avait donné : "Transport des animaux sauvages". Pourtant le Hay Mohammadie n’est déjà plus uniquement un bidonville. On y construit aussi en dur. Mais l’esprit karyaniste y reste vivace. Mépris des autres, brassage culturel, nouvelle génération, ruralité contrariée, ouvriers mécontents, tout ceci fleurira dans un printemps culturel spontané. Comme dans tout mouvement culturel, on en a retenu d’abord la musique. Celle des Nass El Ghiwane, en premier lieu. Mais la vraie tradition du Hay, c’est plutôt le théâtre. En tout cas c’est elle qui perdure avec des bonheurs divers. Bien qu’il soit difficile aujourd’hui de savoir si l’on est artiste parce que né au Hay Mohammadie, ou bien tout simplement artiste natif du Hay Mohammadie.
Qu’en est-il aujourd’hui de la culture karyaniste , On s’en revendique sans honte. "Hay Mohammadie" est même devenue une appellation d’origine contrôlée. Mais la contestation est désormais islamiste. C’est en tout cas la plus visible. On ne vous fera pas le coup des années de plomb qui ont tué une contestation pour donner naissance à une autre moins rock’n’roll. Mais bon, on n’a jamais vu un islamiste sur une scène de théâtre. Des grandes Carrières centrales, il reste deux, trois poches éparses. Tant mieux. La nostalgie en ce domaine serait déplacée. Les habitants sont relogés dans les bâtiments du projet Hassan II. Que sortira-t-il de cette concentration de population d’un nouveau type? Peut-être une culture karyaniste revivifiée?
On dit que ça ne prend qu'une minute pour remarquer une personne spéciale, une
heure pour l'apprécier, un jour pour l'aimer. Mais qu'on a ensuite besoin de
toute une vie pour l'oublier.

D’après le cercle Ghiwani

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